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Les marchés se redressent dans l’espoir de mesures « décisives » de la part des banques centrales.

8 janvier, 2024
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Point de vue de SEI sur le marché canadien

Au cours du dernier trimestre de 2023, les investisseurs ont été confrontés à une nouvelle série de chocs liés aux taux d’intérêt mondiaux. Cette fois, les surprises en matière d’inflation et le changement de discours de la politique monétaire — en particulier de la part de la Réserve fédérale américaine — ont convaincu les acteurs du marché que les banques centrales allaient bientôt commencer à réduire leurs objectifs en matière de taux à court terme. La Banque du Canada n’a pas été à l’abri de cette dynamique. On s’attend maintenant à ce qu’elle réduise son taux directeur à cinq reprises (par tranches de 0,25 %) au cours de l’année à venir, ce qui ramènerait son taux directeur à 3,8 % d’ici décembre 2024. Comme nous l’avons indiqué dans nos plus récentes Perspectives économiques trimestrielles et nos Perspectives de SEI, SEI éprouve de sérieux doutes quant à l’optimisme qui a été intégré dans les marchés des taux pour la Fed. Ce scepticisme devrait-il s’appliquer également à la Banque du Canada ? Examinons les faits.

Les difficultés du marché immobilier canadien sont bien connues. Après une amélioration surprenante au début de l’année 2023, les volumes de ventes et les prix ont repris leur tendance à la baisse depuis le milieu de l’année. Selon différentes enquêtes, les perspectives du secteur manufacturier canadien se sont en fait récemment dégradées après une série de rapports négatifs. Cette évolution est conforme à celle de l’industrie manufacturière mondiale, car les consommateurs ont réorienté leurs activités, passant des achats pour les confinements et le temps passé à la maison au début de l’ère de la COVID aux services et aux expériences, comme les sorties au restaurant et les voyages.

Qu’en est-il de l’ensemble du secteur des entreprises au Canada ? Après tout, l’économie canadienne ne se résume pas au secteur manufacturier. Malheureusement, la situation n’est guère meilleure. Les importations et les exportations ont reculé au troisième trimestre (les exportations encore plus que les importations), ce qui témoigne d’un affaiblissement de la demande, tant au pays qu’à l’étranger. L’enquête sur les perspectives des entreprises de la Banque du Canada, ainsi que l’indice de confiance des entreprises de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) brossent également un tableau peu encourageant.

L’Enquête sur les perspectives des entreprises de la Banque du Canada fournit des détails supplémentaires qui méritent d’être approfondis, même si les lecteurs doivent garder à l’esprit que ces données sont celles du troisième trimestre 2023 ; les résultats de l’enquête du quatrième trimestre devraient être publiés plus tard ce mois-ci. D’un côté négatif, les projets d’embauche et d’investissement continuent de diminuer, et les entreprises signalent toujours que le crédit est difficile à obtenir.

L’étude des détails de l’enquête révèle quelques signes d’espoir, même s’ils sont minces. Alors que les indicateurs de ventes futures, tels que les réservations et les demandes de renseignements, sont restés stables dans l’ensemble, le pourcentage de répondants prévoyant une amélioration des ventes futures par rapport aux 12 mois précédents a dépassé celui des répondants prévoyant une détérioration des ventes. Il s’agit de la première fois que cela s’est produit depuis l’enquête du quatrième trimestre 2021.

Même si les répondants ont fait état de pénuries de main-d’œuvre persistantes, un pourcentage croissant d’entre eux s’attend à ce que les pressions sur les salaires s’atténuent. Bien sûr, un relâchement excessif ne serait pas idéal pour l’ensemble de l’économie, mais un assouplissement des revendications salariales (ainsi qu’une baisse des coûts des intrants prévue par une proportion écrasante de répondants) signifierait moins de pressions à la baisse sur les marges bénéficiaires et moins de pressions à la hausse sur l’inflation, toutes choses étant égales par ailleurs. L’aspect de l’inflation sera particulièrement important lorsqu’il s’agira des décisions futures de la Banque centrale européenne en matière de politique monétaire.

Au moment d’étudier ces données, les investisseurs doivent garder deux choses à l’esprit. Tout d’abord, la réalité économique est rarement conforme à l’image dépeinte par les diverses données d’enquête, qu’elles proviennent des entreprises ou des ménages. Deuxièmement, le Canada est une économie relativement ouverte, c’est-à-dire que ses échanges avec le reste du monde représentent une part importante de son produit intérieur brut, surtout si on les compare à ceux des États-Unis. Ainsi, la performance économique du Canada continuera de dépendre fortement de ce qui se passe à l’extérieur de ses frontières.

Ce dernier point restera également un élément important pour la Banque du Canada. Même si nous avons observé les premiers signes d’un assouplissement du marché du travail au Canada, il ne s’agit que d’un des nombreux facteurs qui influencent les tendances de l’inflation nationale, et la Banque du Canada devra rester attentive à l’ensemble de la situation. Dans un rapport récent, les économistes du service des marchés financiers de la Banque du Canada ont estimé que la probabilité d’un retour de l’inflation à l’objectif de 1 à 3 % de la Banque en 2024 avait augmenté de manière significative au cours de l’année 2023. Toutefois, ils ont pris le soin de souligner que leur modélisation impliquait encore une probabilité de 25 % que l’inflation dépasse cette fourchette, ce qui est bien supérieur à la probabilité historique de 8 % 1. Ainsi, il est encore trop tôt pour dire si la Banque du Canada réduira les taux d’intérêt dans la mesure où les marchés le suggèrent actuellement.

Malgré toutes ces inquiétudes, il est naturel que les investisseurs s’interrogent sur l’évolution du cycle économique actuel. Si une récession a lieu en 2024, sera-t-elle particulièrement profonde ou persistante ? Et qu’est-ce que cela pourrait signifier pour un portefeuille ? En décembre 2023, les économistes d’Oxford Economics prévoyaient un ralentissement qui durerait du troisième trimestre 2023 au deuxième trimestre 2024, mais ils s’attendent également à une reprise assez importante au second semestre de cette année, grâce à la reprise des achats des consommateurs, de l’investissement des entreprises et de l’investissement résidentiel 2. Évidemment, les prévisionnistes n’ont pas de boule de cristal, et les avis mitigés des enquêtes auprès des entreprises, ainsi que le surendettement bien connu des ménages au Canada, incitent à une certaine prudence. Nous continuons donc de penser que les investisseurs devraient disposer d’un portefeuille bien diversifié, conçu pour les aider à atteindre leurs objectifs financiers, quelles que soient les conditions du marché et de l’économie.

Point de vue de SEI sur le marché mondial

Parmi les sept plus grandes économies développées, les États-Unis ont été les plus performants de 2023. Le Royaume-Uni et l’Europe ont enregistré des gains minimes en termes de croissance économique globale au cours des trois premiers trimestres de l’année, tandis que le Japon a réussi à enregistrer une hausse notable de son PIB depuis le début de l’année, malgré une contraction au troisième trimestre. Notre point de vue plus optimiste des États-Unis contraste avec le consensus des économistes, la majorité estimant à plus d’une chance sur deux la possibilité que les États-Unis soient en récession ou que cela se produise bientôt. 

Nous prévoyons une croissance économique plus modérée aux États-Unis en 2024, qui pourrait se transformer en environnement de stagnation ou de légère récession, à l’instar de ce que l’on observe actuellement dans une grande partie de l’Europe. Même si la hausse des taux d’intérêt a pris fin, les taux restent élevés et commencent à se faire sentir durement. Les ménages disposent de coussins d’épargne plus réduits dans lesquels ils peuvent puiser pour maintenir des dépenses supérieures à leurs revenus. L’utilisation des cartes de crédit est en forte hausse et, par conséquent, les taux de défaillance sont en hausse. La situation n’est pas encore critique ou révélatrice d’une récession, mais les ménages dépendront fortement d’un marché de l’emploi toujours robuste et d’une croissance élevée des salaires au cours des mois à venir. La bonne nouvelle est que le marché de l’emploi reste tendu. Des signes de faiblesse apparaissent toutefois. 

Même si nous avons souligné à la même époque l’an dernier que la tendance de l’inflation était à la baisse, le taux de croissance a ralenti de manière plus spectaculaire que nous ne l’avions prévu au cours des derniers mois. En 2021 et 2022, les États-Unis étaient en tête de l’accélération mondiale de l’inflation ; en 2023, ils sont en tête du ralentissement. Les États-Unis et la zone euro ont tous deux bénéficié d’un recul de l’inflation vers le niveau de 2 %, mesuré d’une année sur l’autre. Le Royaume-Uni et la France ont tiré de l’arrière pour ce qui est des niveaux d’inflation, mais ont néanmoins enregistré un ralentissement assez marqué par rapport à leurs sommets d’inflation. 

Le ralentissement de l’inflation signifie-t-il que les banques centrales peuvent déclarer en toute confiance « mission accomplie » ? Selon nous, la réponse est un « non » catégorique. Il s’agit certes d’une opinion minoritaire au lendemain de la plus récente réunion de politique monétaire de la Fed en décembre, mais nous notons que la majeure partie de l’amélioration est venue des prix volatils de l’alimentation et de l’énergie. 

Conformément à l’évaluation des perspectives économiques de la Fed, la banque centrale prévoit trois baisses du taux des fonds fédéraux l’année prochaine, à 4,6 %, quatre réductions supplémentaires en 2025 et d’autres réductions en 2026, à 2,9 %. Les opérations du marché des contrats à terme semblent encore plus optimistes que la Fed, puisqu’ils prévoient 150 points de base (1,50 %) de réduction du taux d’intérêt fédéral d’ici la fin de 2024. Cependant, nous sommes beaucoup plus proches du point de vue de la Fed et prévoyons trois réductions de 25 points de base. Tout dépendra évidemment de la vigueur de l’économie et de la stabilisation, voire du recul, de l’inflation par rapport aux niveaux actuels.

Les investisseurs sont actuellement enthousiastes quant à la perspective d’un atterrissage en douceur de l’économie et d’un retour à une inflation de 2 %. À notre avis, les obligations et les actions semblent surachetées à court terme, de sorte qu’une certaine consolidation des prix ne serait pas surprenante. L’ampleur de toute correction des actifs à risque dépendra, bien entendu, de l’évolution des perceptions de la croissance économique, des perspectives de bénéfices des entreprises, de l’évolution de l’inflation et des réactions des banques centrales.

Contexte économique

Les marchés boursiers mondiaux se sont fortement redressés au cours du quatrième trimestre de 2023. Les signes de ralentissement de l’inflation ont fait naître chez les investisseurs l’espoir que la Fed et d’autres banques centrales mondiales pourraient commencer à réduire les taux d’intérêt plus tôt que prévu. De plus, l’optimisme règne quant au fait que l’économie américaine pourrait être prête pour un « atterrissage en douceur », soit un ralentissement de la croissance et de l’inflation, sans toutefois que l’économie entre en récession. Les marchés développés ont surpassé leurs homologues des marchés émergents au cours du trimestre.

L’Amérique du Nord a été le marché le plus performant parmi les principaux marchés développés au cours du quatrième trimestre, avec en tête les États-Unis. La région de l’Extrême-Orient est le marché principal qui a été le plus à la traîne, principalement en raison de la sous-performance de Hong Kong et de Singapour. L’Europe de l’Est a été la région la plus performante parmi les marchés émergents au cours de la période, principalement en raison de la vigueur de la Pologne. En revanche, les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) — Bahreïn, Koweït, Oman, Qatar, Arabie saoudite et Émirats arabes unis — ont enregistré des gains comparativement plus faibles et ont constitué la région la moins performante des marchés émergents au cours du trimestre.

Les actifs mondiaux à revenu fixe, représentés par l’indice obligataire Bloomberg Global Aggregate, ont gagné 8,1 % au quatrième trimestre. Les obligations d’entreprises ont été les plus performantes sur le marché américain au cours du mois, tandis que les titres du Trésor américain ont enregistré des gains relativement plus faibles et ont été les moins performants du marché. Les rendements des titres du Trésor à 2, 3, 5 et 10 ans ont diminué de 0,80 %, 0,79 %, 0,76 % et 0,71 %, respectivement, au cours du trimestre. L’écart entre les billets à 10 et à 2 ans s’est réduit de -0,44 % à -0,35 % au cours du trimestre, et la courbe des rendements est restée inversée.

Conformément aux attentes, la Fed a maintenu le taux des fonds fédéraux dans une fourchette de 5,25 % à 5,50 % à l’issue de sa réunion des 12 et 13 décembre. Dans un communiqué annonçant la poursuite de la pause dans son cycle de relèvement de taux, le Federal Open Market Committee (FOMC) a déclaré : « Pour déterminer l’ampleur du raffermissement supplémentaire de la politique monétaire qui pourrait être approprié pour ramener l’inflation à 2 % à terme, le Comité tiendra compte du resserrement cumulatif de la politique monétaire, des retards avec lesquels la politique monétaire affecte l’activité économique et l’inflation, ainsi que des évolutions économiques et financières. »

Lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion du FOMC, le président de la Fed, Jerome Powell, s’est montré prudent quant aux efforts déployés par la banque centrale pour maîtriser l’inflation : « Personne ne crie victoire. Ce serait prématuré ». Néanmoins, M. Powell a reconnu que les membres du FOMC réfléchissent au moment où ils commenceront à réduire les taux d’intérêt à mesure que l’inflation ralentira. « Cela commence à se dessiner, et il s’agit manifestement d’un sujet de discussion », a-t-il noté.

Sur le plan géopolitique, les tensions qui couvaient depuis longtemps au Moyen-Orient ont dégénéré en guerre à la suite d’une attaque-surprise du Hamas contre Israël au début du mois d’octobre. En plus des victimes de l’incursion initiale du Hamas en Israël, le groupe militant et certains de ses alliés ont enlevé plus de 200 soldats et civils. Un cessez-le-feu d’une semaine dans le conflit militaire entre Israël et le Hamas a pris fin le 30 novembre, les deux parties n’ayant pas réussi à se mettre d’accord sur une prolongation. La trêve avait donné lieu à plusieurs échanges d’otages et de prisonniers entre Israël et la Hamas. Chaque partie a accusé l’autre de ne pas avoir prolongé le cessez-le-feu, et les combats ont repris après l’expiration de la trêve.

Ailleurs, le président Joe Biden et le président chinois Xi Jinping se sont rencontrés en Californie à la mi-novembre. Les dirigeants des deux plus grandes économies du monde ont convenu de reprendre les communications militaires afin d’améliorer les relations entre les deux pays, en raison des questions relatives à l’intention de la Chine d’envahir Taiwan et du soutien par l’administration Xi de la Russie dans le conflit qui l’oppose à l’Ukraine. Lors d’une conférence de presse organisée à l’issue de la rencontre, M. Biden a indiqué que M. Xi et lui avaient convenu que s’il y avait des préoccupations à propos de « quoi que ce soit entre nos nations ou se produisant dans notre région, nous n’allons pas hésiter à appeler. » Fin décembre, NBC News a rapporté que M. Xi avait informé M. Biden au cours de la réunion que le gouvernement chinois avait l’intention de réunifier Taiwan avec la Chine continentale, même si le moment de le faire n’était pas encore déterminé. M. Xi a également déclaré que la Chine espérait achever la prise de contrôle de Taiwan de manière pacifique et non par la force. Un porte-parole du Conseil national de sécurité des États-Unis a refusé de commenter la situation, selon NBC News.

Les prix mondiaux des produits de base, mesurés par l’indice Bloomberg Commodity Total Return, ont baissé au quatrième trimestre. Les prix du pétrole brut West Texas Intermediate (WTI) et Brent ont chuté respectivement de 21,1 % et 16,4 %, en raison d’une augmentation significative de la production aux États-Unis et d’un affaiblissement de la demande mondiale. Le prix du gaz naturel sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX) s’est redressé en décembre, mais a tout de même terminé le quatrième trimestre avec une perte de 20,6 % en raison d’une augmentation des stocks et de prévisions de températures hivernales supérieures à la moyenne aux États-Unis. L’augmentation de 16,0 % des prix du blé au cours du trimestre est attribuable à une réduction des exportations de l’Ukraine en raison du conflit qui oppose ce pays à l’Ukraine

Banques centrales

  • La Banque du Canada a maintenu son taux d’intérêt au jour le jour à 5,00 % et a poursuivi sa politique de resserrement quantitatif après sa réunion de décembre. Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a souligné que l’économie mondiale a continué de ralentir et que les pressions inflationnistes se sont atténuées. On s’attend à un ralentissement continu de l’économie mondiale, car les hausses de taux d’intérêt semblent prêtes à freiner les dépenses de consommation aux États-Unis, tandis que l’économie européenne s’est considérablement affaiblie. Même si l’inflation a diminué, elle reste supérieure au niveau cible de la Banque, qui a indiqué être prête à augmenter encore les taux si nécessaire. 
  • Les projections économiques de la Fed (dot-plot), publiées en décembre, indiquent un taux médian des fonds fédéraux de 4,6 % à la fin de 2024, en baisse par rapport à l’estimation précédente de 5,1 % publiée en septembre, ce qui indique que la banque centrale pourrait réduire les taux d’intérêt d’environ 75 points de base (0,75 %) l’année prochaine. Selon les projections économiques, l’inflation des dépenses de consommation personnelle de base pourrait ralentir de sa dernière augmentation annuelle de 4,0 % en novembre à 2,6 % d’ici la fin de l’année 2024. Cet indice constitue la mesure d’inflation privilégiée de la Fed, car il suit l’évolution des prix payés par les consommateurs ou en leur nom pour un ensemble plus complet de biens et de services que l’indice des prix à la consommation (IPC). 
  • Lors de sa réunion de décembre, la Banque d’Angleterre a laissé le taux d’escompte inchangé à 5,25 %, son niveau le plus élevé depuis 15 ans, à l’issue d’un vote partagé. Trois des neuf membres du Comité de politique monétaire de la Banque d’Angleterre étaient favorables à une augmentation de 25 points de base. Dans son annonce de la décision de taux, la Banque d’Angleterre a commenté : « Dans la projection la plus probable, ou modale, l’inflation de l’IPC est revenue à l’objectif de 2 % à la fin de 2025 et est tombée en dessous de l’objectif par la suite. Le Comité a continué à estimer que les risques pesant sur sa projection modale d’inflation étaient orientés à la hausse, de sorte que la projection moyenne pour l’inflation de l’IPC était de 2,2 % et 1,9 % pour les horizons de deux et trois ans.
  • La Banque centrale européenne (BCE) a laissé son taux d’intérêt de référence inchangé à 4,50 % à l’issue de sa réunion de décembre. Dans un communiqué annonçant la décision sur les taux, le Conseil des gouverneurs de la BCE a déclaré : « L’inflation sous-jacente a encore ralenti. Cependant, les pressions sur les prix restent élevées, principalement en raison de la forte croissance des coûts unitaires de main-d’œuvre. » La banque centrale a également réitéré son engagement « à faire en sorte que l’inflation revienne rapidement à son objectif de 2 % à moyen terme. En fonction de son évaluation actuelle, le Conseil des gouverneurs considère que les taux d’intérêt directeurs de la BCE se situent à des niveaux qui, maintenus pendant une période suffisamment longue, apporteront une contribution substantielle à la réalisation de cet objectif. Les décisions futures du Conseil des gouverneurs garantiront des taux directeurs fixés à des niveaux suffisamment restrictifs aussi longtemps que nécessaire. »
  • La Banque du Japon a laissé son taux d’intérêt de référence inchangé à -0,1 % à l’issue de sa réunion de décembre. La banque centrale a également maintenu la limite supérieure de rendement de 1,0 % pour les obligations d’État japonaises à 10 ans qu’elle avait établie en juillet 2023 comme une « borne supérieure » plutôt qu’un plafond strict. Dans un communiqué annonçant les mesures de politique monétaire, la banque centrale a indiqué que “l’économie japonaise devrait continuer de croître à un rythme supérieur à son taux de croissance potentiel. Le taux d’augmentation en glissement annuel de l’IPC (qui exclut les aliments frais) devrait être supérieur à 2 % jusqu’à l’exercice 2024, en raison de facteurs tels que les effets résiduels de la répercussion sur les prix à la consommation des augmentations de coûts induites par la hausse passée des prix à l’importation. Par la suite, le taux d’augmentation devrait se ralentir en raison de la dissipation de ces facteurs”.

Données économiques

à moins d’indications contraintes, données provenant de Bloomberg

  • Selon Statistique Canada, le taux d’inflation (mesuré par la variation de l’indice des prix à la consommation [IPC]) a augmenté de 0,1 % en novembre et de 3,1 % pour l’année se terminant en novembre. Les coûts des intérêts hypothécaires ont augmenté de près de 30 % sur 12 mois, tandis que les augmentations des prix des aliments et des loyers sont restées robustes. Par ailleurs, les coûts de l’énergie ont diminué, le prix du mazout ayant baissé de 23,6 % pour la période de 12 mois. Les prix à la production ont été particulièrement faibles, diminuant de 0,4 % pour l’indice des prix des produits industriels (IPPI) et de 4,2 % pour l’indice des prix des matières premières (IPMP) en novembre. Pour l’année se terminant en novembre, l’IPPI et l’IPMB ont tous deux diminué de 2,3 % en raison de la baisse des prix des principaux intrants tels que les produits pétroliers, les produits chimiques, le bois d’œuvre et les métaux. L’enquête sur la population active a indiqué que l’emploi était stable en décembre, après des gains modestes en octobre et en novembre. De même, le taux de chômage est resté stable à 5,8 %. 
  • Le département du Travail a indiqué que l’indice des prix à la consommation (IPC) américain a augmenté de 0,1 % en novembre, après avoir été stable en octobre. L’IPC a progressé de 3,1 % en glissement annuel, soit une légère baisse par rapport à la hausse annuelle de 3,2 % enregistrée en octobre. L’inflation de base, mesurée par l’IPC pour tous les articles à l’exception des aliments et de l’énergie, a affiché une augmentation de 4,0 % sur 12 mois, inchangée par rapport à la hausse d’octobre. L’inflation de base a augmenté de 0,3 % en novembre, contre 0,2 % le mois précédent. Les coûts du logement ont apporté la plus grande contribution à la hausse annuelle de l’IPC en novembre, compensant la baisse des prix du mazout et de l’essence. Les prix des produits alimentaires ont augmenté de 0,2 % et de 2,9 % au cours du mois et de l’année précédente, respectivement. Selon la troisième estimation du département du Commerce, le produit intérieur brut (PIB) des États-Unis a augmenté à un taux annualisé de 4,9 % au troisième trimestre 2023, soit une légère baisse par rapport à la deuxième estimation de 5,2 %, mais une forte hausse par rapport à l’augmentation de 2,1 % en glissement annuel au deuxième trimestre. Le PIB a augmenté pendant cinq trimestres consécutifs après les baisses des deux premiers trimestres de 2022. Les principaux contributeurs à la croissance économique au troisième trimestre ont été les dépenses de consommation, l’investissement privé dans les stocks (une mesure des changements dans la valeur des stocks d’une période à l’autre) et les exportations. Ces gains ont compensé une augmentation des importations, soit une soustraction dans le calcul du PIB. 
  • Selon l’Office des statistiques nationales (OSN), les prix à la consommation au Royaume-Uni, mesurés par l’indice des prix à la consommation (IPC), ont baissé de 0,2 % en novembre, après avoir été stables en octobre. L’IPC a augmenté de 3,9 % d’une année sur l’autre, en baisse par rapport à la hausse annuelle de 4,6 % enregistrée le mois précédent. Les boissons alcoolisées et le tabac, ainsi que les denrées alimentaires et les boissons non alcoolisées, ont le plus contribué à la hausse de l’inflation sur 12 mois. Ces facteurs ont plus que compensé les baisses des prix du logement, de l’eau, de l’électricité, du gaz et des autres combustibles, ainsi que des transports. L’inflation de base, qui exclut les prix volatils des denrées alimentaires, a augmenté à un taux annuel de 5,1 % en novembre, en baisse par rapport à l’augmentation de 5,7 % d’une année sur l’autre en novembre. L’OSN a également annoncé que le PIB du Royaume-Uni a baissé de 0,1 % au troisième trimestre 2023, après un taux de croissance stable au deuxième trimestre, et qu’il a augmenté de 0,6 % au cours de l’année précédente. La production a augmenté de 0,1 % au cours du trimestre, contre une hausse de 0,9 % au deuxième trimestre. Le secteur des services a connu une baisse de 0,2 % au troisième trimestre, contre une baisse de 0,1 % au deuxième trimestre. La production du secteur de la construction a augmenté de 0,4 % au troisième trimestre, contre une baisse de 0,1 % au cours du trimestre précédent. 
  • Eurostat a fixé le taux d’inflation de la zone euro à 2,4 % pour la période de 12 mois se terminant en novembre, en baisse par rapport à la hausse annuelle de 2,9 % enregistrée en octobre. Les prix des denrées alimentaires, de l’alcool et du tabac ont augmenté de 6,9 % d’une année sur l’autre en novembre, mais le rythme d’accélération s’est ralenti par rapport au taux annuel de 7,4 % enregistré le mois précédent. Les coûts des services et des biens industriels non énergétiques ont augmenté respectivement de 4,0 % et de 2,9 % au cours des 12 derniers mois. En revanche, les prix de l’énergie ont chuté de 11,5 % en glissement annuel, après une baisse de 11,2 % en octobre. L’inflation de base, qui exclut les prix volatils de l’énergie et des denrées alimentaires, a augmenté à un taux annuel de 3,6 % en novembre, en baisse de 0,6 point de pourcentage par rapport à la hausse de 4,2 % d’une année sur l’autre en octobre. Selon la deuxième estimation d’Eurostat, le PIB de la zone euro a diminué de 0,1 % au cours du troisième trimestre 2023, soit un léger ralentissement par rapport au taux de croissance de 0,1 % enregistré au deuxième trimestre, et est resté stable par rapport à la même période de l’année précédente. Les économies de Malte et de la Pologne ont été les plus performantes au troisième trimestre, avec une croissance de 2,4 % et 1,5 %, respectivement. Le PIB de l’Islande a chuté de 3,8 % et l’économie de l’Irlande s’est contractée de 1,9 % au cours de la période.

Données indicielles

quatrième trimestre 2023

  • L’indice composé S&P/TSX a grimpé de 8,10 %. 
  • L’indice obligataire global universel Canada FTSE TMX a produit un rendement de 8,27 %. 
  • L’indice S&P 500, qui mesure les actions américaines, a augmenté de 8,93 %. 
  • L’indice MSCI Monde tous pays (net), utilisé comme étalon pour évaluer le rendement des actions mondiales, a enregistré une hausse de 8,29 %. 
  • L’indice ICE BofAML U.S. High Yield Constrained, qui représente les marchés obligataires américains à rendement élevé, a produit 6,68 % (couvert) et de 4,42 % (non couvert). 
  • L’indice de la volatilité de la bourse d’options de Chicago, une mesure de la volatilité implicite de l’indice S&P 500 aussi connue sous le nom d’« indice de la peur », est passé de 17,52 à 12,45. 
  • Les cours du pétrole brut WTI à Cushing, un indicateur clé des fluctuations du marché pétrolier, ont chuté, passant de 90,79 $ US à 71,65 $ US le baril à la fin du trimestre. 
  • Le dollar canadien s’est raffermi à 1,32 $ CA par dollar américain. Le dollar américain s’est également affaibli contre les principales devises mondiales. Il a terminé décembre à 1,10 $ US contre l’euro, à 1,27 $ US contre la livre sterling et à 140,98 yens.

1 Bruno Feunou et James Kyeong, « Finding the balance—measuring risks to inflation and to GDP growth », Note analytique du personnel 2023-18, 19 décembre 2023. 

2 Tony Stillo et al, « Canada Chartbook, » Oxford Economics, décembre 2023.

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