Les marchés ont dû affronter énormément d’inquiétudes au deuxième trimestre de 2025 : les préoccupations géopolitiques ont occupé le devant de la scène, avec notamment les turbulences liées aux droits de douane, tandis que les marchés boursiers ont connu une forte reprise après les creux du « jour de la libération.
Perspectives de SEI
Bonjour, c'est Jim Smigiel, responsable des placements chez SEI, pour un nouvel épisode des Perspectives de SEI.
Les marchés boursiers, qui ont escaladé un mur d'inquiétude au deuxième trimestre de 2025, se sont redressés fortement, peut-être de manière inattendue, depuis les creux qui ont suivi la Journée de la libération pour atteindre des sommets historiques. Les évolutions positives concernant les échéances douanières ont suffi à contrebalancer les aspects négatifs sur le plan géopolitique, mais nous entamons la seconde moitié de l'année avec sensiblement les mêmes questions. À quoi ressemblera la version finale du cadre douanier ? Les conflits continueront-ils en Europe et au Moyen-Orient ? L'économie mondiale évitera-t-elle la récession ? L'année ayant été imprévisible jusqu'à présent, commençons par examiner des moteurs potentiels du marché qui nous offrent réellement une certaine clarté.
Alors qu'avons-nous appris jusqu'à présent ? Tout d'abord, la dynamique du commerce mondial va changer radicalement en raison des droits de douane américains, qui ont atteint leurs niveaux les plus élevés depuis plus de 85 ans, et qui sont susceptibles de rester au moins à ce niveau. Nous ignorons les derniers détails, mais nous savons qu'il s'agit d'un nouveau paradigme, qui aura des implications pour la croissance économique mondiale et l'inflation.
Ensuite, l'augmentation de la dette publique des pays développés va se poursuivre sans relâche alors que les mesures de relance financière et monétaire prévalent dans le monde entier, ce que nous considérons comme un vent structurel favorable à des taux d'intérêt plus élevés à long terme. Les courbes de rendement, qui se sont déjà accentuées, notamment aux États-Unis ont plus de marge pour évoluer, surtout en Europe.
Ensuite, la faiblesse du dollar américain s'est accélérée en 2025 avec une baisse des billets verts de plus de 7 % au deuxième trimestre et de plus de 10 % par rapport à leurs sommets de 2025, sur la base des politiques douanières, de l'augmentation des déficits, des inquiétudes concernant le ralentissement de la croissance et des stimulus substantiels en dehors des États-Unis.
Puisque j'évoque les autres pays, la divergence des valorisations boursières entre les États-Unis et le reste du monde demeure profonde, quoique cet écart se soit réduit jusqu'à présent en 2025. Les bénéfices ont été solides aux États-Unis mais attendons de voir si c'est le début d'une nouvelle tendance ou un simple feu de paille.
Examinons à présent notre positionnement pour la seconde moitié de l'année. Nos plus grands changements de ce trimestre viennent de notre reconnaissance de risques croissants de récession. Notre scénario de base reste certes le même : l'économie mondiale évitera la récession. Mais nous reconnaissons aussi un ralentissement à la fois dans les données fiables et les données incertaines. Avec des mesures de relance européennes l'année prochaine et les années d'après, ainsi que la Réserve fédérale américaine dans l'attentisme, on ignore si la seconde moitié de 2025 ressemblera plutôt au premier ou au deuxième trimestre.
Pour les actions, la diversification mondiale demeure un thème stratégique, tout comme notre préférence pour la gestion active, qui inclut les facteurs que sont la valeur, la qualité et le momentum, avec notamment l'accent mis sur la valeur et la faible volatilité ce trimestre. Nous continuons également à anticiper une participation plus large des capitalisations et secteurs boursiers américains dans la seconde moitié de l'année.
Enfin, les écarts de crédit restent relativement serrés, mais globalement les rendements semblent intéressants. Nous continuons à préférer les crédits titrisés à la dette d'entreprise étant donné les rendements ajustés au risque favorables. Des classes d'actifs telles que les OPC semblent particulièrement intéressantes à ce stade du cycle.
Comme toujours, nous tenons à vous remercier pour votre soutien fidèle.
Les retards dans la mise en œuvre de droits de douane généralisés et les progrès réalisés dans certaines négociations, notamment avec la Chine, ont donné confiance aux investisseurs, qui ont profité de la baisse des actions début avril pour acheter et entraîner l’indice S&P 500 à un niveau record à la fin du trimestre.
Même l’absence de progrès dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine et l’escalade du conflit entre Israël et l’Iran, notamment le bombardement de sites nucléaires par les États-Unis, n’ont pas suffi à freiner la reprise du risque. En effet, même les marchés pétroliers et volatils n’ont pas réussi à conserver les gains enregistrés suite à la flambée des prix provoquée par l’annonce de l’implication des États-Unis, compte tenu de la réponse modérée de l’Iran, du maintien de la liberté de navigation dans le détroit d’Ormuz et de la volonté claire de l’administration américaine de limiter toute nouvelle action.
Si les marchés ont fait preuve de résilience au cours du trimestre, nous entamons le second trimestre avec de nouveaux obstacles à surmonter (y notamment l’expiration imminente des reports de droits de douane et la répercussion probable des politiques commerciales déjà en place sur les données économiques à court terme).
Il existe toujours des points positifs, notamment les mesures de relance budgétaire et monétaire mises en œuvre à travers le monde, auxquelles pourraient bientôt s’ajouter celles des États-Unis, la Réserve fédérale étant sur le point de réduire ses taux d’intérêt et les réductions d’impôt de Trump 1.0 semblant susceptibles d’être prolongées.
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