Skip to main content

« Chinamérique » : une séparation teintée de vengeance

7 mai, 2025
clock 8 MIN LIRE

Niall Ferguson, historien renommé et professeur à l’Université Harvard, a inventé le terme « Chinamérique » en 2006. Il s’agissait d’une manière astucieuse de souligner le fait que les économies chinoises et américaines étaient devenues si étroitement liées qu’elles pouvaient être considérées comme une seule et même économie. Comme l’a observé le professeur Ferguson dans un article de 2019, « Les Chinois ont épargné, les Américains ont dépensé. Les Chinois ont exporté, les Américains ont importé. Les Chinois ont prêté, les Américains ont emprunté. »1

Cette relation symbiotique, mais non viable, a commencé à se détériorer il y a environ 15 ans, au lendemain de la crise financière. La reprise extrêmement lente des États-Unis après la récession économique la plus grave de l’après-guerre et les difficultés économiques des personnes vivant dans les communautés qui ont perdu leur base industrielle ont entraîné une désillusion généralisée quant aux avantages du libre-échange. De plus, l’idée s’est répandue que la Chine ne respectait plus l’esprit de l’accord de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui prévoyait l’ouverture de ses marchés aux autres pays en échange de leur pleine intégration dans le système commercial mondial. Les subventions accordées aux entreprises publiques chinoises, qui leur conféraient un avantage concurrentiel déloyal, et le fait d’obliger les entreprises étrangères à partager leurs informations et leurs technologies exclusives en échange d’un accès au marché sont également devenus des sources de friction. Les démonstrations de force de la Chine en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale sous le régime du président Xi Jinping, sans parler de son comportement souvent intimidant près de l’île de Taïwan, ont ajouté une dimension géopolitique aux tensions économiques croissantes entre la Chine et les États-Unis. Cette détérioration s’est accélérée pendant le premier mandat de Donald Trump et a été aggravée par la pandémie de COVID-19, qui a souligné le manque de fiabilité de la Chine en tant que partenaire commercial pour des biens essentiels tels que les équipements de protection individuelle. 

L’escalade des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine atteint maintenant un point tel que les flux de biens et de services entre les deux pays vont connaître une chute abrupte si les droits de douane exorbitants imposés par les deux pays (145 % sur les produits chinois, 125 % sur les produits américains) ne sont pas réduits. Il s’agit d’une bataille entre deux géants économiques et les autres pays tentent de ne pas y être entremêlés. Ce qui se passe entre les deux pays aura des répercussions à l’échelle mondiale sur les économies et les marchés financiers. Comme le montre le Graphique 1 à la page suivante, la Chine et les États-Unis représentaient ensemble 43 % du produit intérieur brut (PIB) nominal mondial l’année dernière, soit 17 % et 26 % respectivement, en dollars américains. Aucun autre pays ne s’en approche : l’autre grand bloc commercial, l’Union européenne, représente 18 % du PIB mondial. Toutefois, cette union est composée de 27 pays. L’Allemagne, le plus grand membre de l’UE, ne représente que 4,3 % du PIB mondial. 

1 Ferguson, Niall. «“Chimerica” Is Heading for Divorce,» Niall Ferguson (blogue), Newsweek/Daily Beast, 18 août 2009, https://www.newsweek.com/us-china-economic-partnership-through-79067  

jim_solloway

Chief Market Strategist and Senior Portfolio Manager

Renseignements importants

Le présent document est une évaluation de la situation des marchés à un moment précis et ne constitue pas une prévision d’événements à venir ou une garantie de rendements futurs. Les positions et les titres en portefeuille sont sous réserve de modifications. Toutes les informations à la date indiquée. L’investissement comporte des risques, dont le risque de perte en capital. Le lecteur ne devrait pas se fier aux informations fournies comme s’il s’agissait de résultats de recherche ou de conseils en placement (à moins que vous n’ayez conclu séparément un accord écrit avec SEI pour l’offre de conseils en placement) ni les interpréter comme une recommandation quant à l’achat ou à la vente d’un titre. Le lecteur devrait consulter son propre spécialiste en placement pour obtenir de plus amples renseignements.

Les déclarations qui ne sont pas de nature factuelle, dont les opinions, les projections et les estimations, supposent certaines conditions économiques et évolutions des secteurs, et ne constituent que des opinions actuelles qui peuvent être modifiées sans préavis. Rien dans le présent document n’est destiné à être une prévision d’événement futur ni une garantie de résultats futurs. 

Certaines informations relatives à l’économie et aux marchés contenues aux présentes ont été obtenues à partir de sources publiées préparées par d’autres parties, qui, dans certains cas, n’ont pas été mises à jour à la date du présent document. Bien que ces sources soient jugées fiables, ni SEI ni ses sociétés affiliées n’assument aucune responsabilité quant à l’exactitude ou l’exhaustivité de ces informations et ces informations n’ont pas été vérifiées de manière indépendante par SEI. 

L’investissement comporte des risques, dont le risque de perte en capital. La valeur d’un investissement et les revenus qui en découlent peuvent aussi bien diminuer qu’augmenter. Les investisseurs peuvent récupérer moins que le montant initial investi. Les rendements peuvent augmenter ou diminuer en raison des fluctuations des devises. Les rendements passés ne constituent pas un indicateur fiable des résultats futurs. Le placement peut ne pas convenir à tous.

Nos perspectives sur les défis et opportunités du marché