Skip to main content

Hausse des actions malgré les craintes liées à la politique commerciale américaine

22 juillet, 2025
14 MIN LIRE 14 MIN LIRE

Les actions mondiales, mesurées par l’indice MSCI Monde tous pays, ont fortement progressé en mai, malgré des périodes de volatilité liées aux nombreux changements apportés à la politique commerciale de l’administration du président Trump. Les investisseurs se sont finalement concentrés sur les nouvelles positives concernant les négociations entre les États-Unis et plusieurs de leurs principaux partenaires commerciaux. L’indice S&P 500, qui reflète l’ensemble du marché américain, et l’indice composé Nasdaq, à forte composante technologique, ont bondi respectivement de 6,3 % et de 9,7 % en mai (en dollars américains), leur plus forte hausse mensuelle depuis novembre 2023.1 De plus, l’indice S&P 500 a enregistré sa meilleure performance mensuelle depuis 1990.2

En mai, les marchés développés ont enregistré des résultats supérieurs à ceux des marchés émergents. L’Amérique du Nord a été en tête des marchés développés au cours du mois, en grande partie grâce à la reprise aux États-Unis. La région Pacifique hors Japon a été soutenue par la vigueur de Singapour et de la Nouvelle-Zélande. Malgré un rendement positif, l’Europe a été le marché développé qui a le plus tiré de l’arrière en mai, en raison de la faiblesse relative de la Suisse, de la Belgique et de la France. Au cours du mois, l’Extrême-Orient a été le marché émergent le plus performant, bénéficiant principalement de la bonne tenue de Taïwan et de l’Indonésie. Les actions de la Chine et de Hong Kong cotées à la bourse de Hong Kong ont également enregistré de bons résultats. En revanche, les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont enregistré des rendements négatifs pour le mois et ont été les moins performants des marchés émergents, principalement en raison de la faiblesse de l’Arabie saoudite.3

Les actifs mondiaux à revenu fixe, mesurés par l’indice obligataire Bloomberg Global Aggregate, ont reculé de 0,4 % (en dollars américains) en mai. Les obligations canadiennes sont restées pratiquement inchangées. Les obligations à rendement élevé ont été le seul secteur du marché américain des titres à revenu fixe à terminer le mois en territoire positif, tandis que les obligations de sociétés de qualité investissement ont affiché des rendements pratiquement nuls. Les titres du Trésor américain et les titres adossés à des créances hypothécaires ont enregistré des pertes en mai. Les rendements des titres du Trésor américain ont augmenté pour toutes les échéances de trois mois ou plus. Les rendements des bons du Trésor à 2, 3, 5 et 10 ans ont augmenté dans les mêmes proportions, soit 0,29 %, 0,29 %, 0,24 % et 0,24 %, pour s’établir respectivement à 3,89 %, 3,87 %, 3,96 % et 4,41 %.4 La courbe des taux du Trésor est devenue positive (les taux à 10 ans ont dépassé les taux à 3 mois) au cours du mois.

Les prix mondiaux des matières premières, représentés par l’indice des produits de base Bloomberg ($US), ont reculé de 0,6 % en mai. Les prix du pétrole brut West Texas Intermediate (WTI) et Brent ont augmenté respectivement de 4,4 % et 4,7 % en dollars américains au cours du mois. Le contexte d’optimisme quant à la possibilité d’un accord entre les États-Unis et la Chine, les deux plus grands consommateurs mondiaux de pétrole, visant à reporter et à réduire les droits de douane sur les produits importés, a stimulé la demande. Le prix de l’or a légèrement reculé par rapport à ses récents sommets historiques, terminant le mois en baisse de 0,1 %, le report des droits de douane américains sur les produits chinois, puis sur ceux de l’Union européenne en fin de mois, ayant atténué la demande des investisseurs pour les actifs refuges. Le prix du gaz naturel sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX) a reculé de 5,2 % en raison d’une baisse de la demande et d’une augmentation des stocks aux États-Unis. La hausse de 0,6 % du prix du blé résulte principalement des prévisions selon lesquelles des températures estivales inhabituellement élevées et des conditions météorologiques extrêmes pourraient réduire les stocks en Amérique du Nord, en Asie et en Europe.

La politique commerciale américaine a de nouveau dominé l’actualité mondiale en mai. Dans le cadre d’un accord provisoire conclu entre les États-Unis et le Royaume-Uni, annoncé le 8 mai par le président Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer, les importations britanniques d’acier et d’aluminium seront exemptées des droits de douane de 25 % et les taxes sur les voitures fabriquées au Royaume-Uni seront réduites de 25 % à 10 % pour les 100 000 premiers véhicules importés. L’accord stipule que le Royaume-Uni achètera des avions Boeing pour une valeur de 10 milliards de dollars et assouplira les restrictions sur les importations d’éthanol en provenance des États-Unis. Les produits importés du Royaume-Uni resteront soumis au droit de douane mondial de 10 % mis en place début avril.

Les représentants des États-Unis et de la Chine ont conclu un accord commercial lors d’une réunion qui s’est tenue en Suisse les 10 et 11 mai. Les deux pays ont convenu de reporter certaines taxes douanières pendant 90 jours, pendant que les négociations se poursuivent. Les États-Unis réduiront les droits de douane sur la plupart des produits importés de Chine de 145 % à 30 % (avec un droit de douane uniforme de 10 % et un droit supplémentaire de 20 % afin de faire pression sur la Chine pour qu’elle mette un terme aux exportations illégales de fentanyl vers les États-Unis). La Chine a accepté de faire de même en réduisant les droits de douane sur les importations américaines de 125 % à 10 %.

Dans un message publié sur les réseaux sociaux le 23 mai, Trump a déclaré qu’il envisageait d’imposer des droits de douane de 50 % sur les produits importés de l’Union européenne à compter du 1er juin, car les négociations commerciales « n’aboutissaient à rien ». Dans un autre message, le président a indiqué avoir informé Tim Cook, le chef de la direction d’Apple, qu’il s’attendait à ce que la société fabrique ses iPhone aux États-Unis. Trump a écrit que « si ce n’est pas le cas, Apple devra payer des droits de douane d’au moins 25 % aux États-Unis ». Apple avait annoncé précédemment qu’elle allait transférer la fabrication de ses appareils de la Chine vers l’Inde après l’imposition de droits de douane sur les importations chinoises par le président Trump. Trois jours plus tard, Trump a annoncé qu’il reporterait l’imposition des droits de douane eu 1er juin au 9 juillet après que l’Union européenne a accepté d’accélérer les négociations. Il a déclaré que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait demandé un report de la date limite pour l’application des droits de douane pendant la poursuite des négociations commerciales. Le différend tarifaire en cours reste très instable et en constante évolution.

Sur le plan géopolitique, plusieurs développements ont eu lieu en mai dans le conflit militaire entre la Russie et l’Ukraine. Le président russe Vladimir Poutine a rejeté un cessez-le-feu de 30 jours soutenu par le président ukrainien Volodymyr Zelensky et a refusé de rencontrer ce dernier en Turquie à la mi-mai. Trump et Poutine ont eu une discussion téléphonique le 19 mai, mais n’ont pas pu parvenir à un accord sur un cessez-le-feu. À la fin du mois, la Russie a lancé des attaques massives de drones et de missiles contre l’Ukraine. En réponse, Trump a indiqué qu’il envisageait des sanctions contre la Russie.
 

Données économiques 
(sauf indication contraire, données provenant de Bloomberg)

  • Selon Statistique Canada, les prix à la consommation (mesurés par la variation de l’indice des prix à la consommation ou IPC) ont reculé de 0,1 % en avril. Sur une base annuelle, les prix à la consommation ont augmenté de 1,7 %, les consommateurs ayant dépensé davantage pour les produits alimentaires, tandis que les prix de l’énergie ont considérablement baissé. Les prix à la production ont baissé en avril, l’indice des prix des produits industriels (IPPI) et l’indice des prix des matières premières (IPMP) ayant reculé respectivement de 0,8 % et 3,0 %. Les prix sur un an ont été mitigés, avec une hausse de 2,0 % pour l’IPPI et une baisse de 3,6 % pour le IPMP. Les prix des métaux ont fortement augmenté au cours des 12 derniers mois, tandis que les prix du pétrole brut ont de nouveau baissé de manière notable après avoir bien commencé l’année 2025. Le marché du travail canadien n’a créé que 8 800 emplois en mai, et le taux de chômage a augmenté de 0,1 point de pourcentage pour s’établir à 7,0 %. Si l’on exclut les distorsions liées à la COVID-19 en 2020 et 2021, le taux de chômage de 7,0 % représente le niveau le plus élevé depuis septembre 2016.
  • Le département du Travail américain a annoncé que l’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,2 % en avril, après une baisse de 0,1 % en mars, conformément aux prévisions. Les coûts du logement ont augmenté de 0,2 %, représentant plus de la moitié de la hausse de l’inflation pour le mois. Les prix de l’énergie ont augmenté de 0,7 % en avril, la hausse des coûts des services publics de gaz et d’électricité ayant plus que compensé la baisse des prix du mazout et de l’essence. L’IPC a progressé à un rythme légèrement inférieur aux prévisions, soit 2,3 % en glissement annuel, ce qui représente la plus faible hausse sur 12 mois depuis février 2021, et en baisse par rapport à la hausse annuelle de 2,4 % enregistrée le mois précédent. Les coûts des services publics de gaz et du logement ont augmenté respectivement de 15,7 % et 4,0 % au cours des 12 derniers mois, tandis que les prix de l’essence et du mazout ont baissé de 11,8 % et 9,6 %. L’inflation sous-jacente, mesurée par l’IPC hors denrées alimentaires et énergie, a augmenté de 2,8 % en glissement annuel en avril, conformément aux attentes du marché et sans changement par rapport à la hausse annuelle enregistrée en mars. Selon la deuxième estimation du département du Commerce, le produit intérieur brut (PIB) des États-Unis a diminué à un taux annuel de 0,2 % au premier trimestre 2025, en forte baisse par rapport à la hausse de 2,4 % enregistrée au quatrième trimestre 2024, mais légèrement supérieur à l’estimation initiale du gouvernement, qui tablait sur un recul de 0,3 %. La contraction économique du premier trimestre est principalement attribuable à une forte augmentation des importations (qui sont soustraites du PIB), les entreprises s’étant précipitées pour acheter des biens avant l’entrée en vigueur des droits de douane imposés par l’administration Trump au début du mois d’avril. Le PIB a également été freiné par une baisse des dépenses publiques. À l’inverse, les investissements fixes non résidentiels (achats d’équipements et de logiciels, et constructions non résidentielles), les dépenses de consommation et les exportations ont tous augmenté au cours du trimestre.
  • L’Office for National Statistics (ONS) a annoncé que l’inflation au Royaume-Uni, mesurée par l’IPC, a augmenté de 1,2 % en avril, ce qui est nettement supérieur à la hausse de 0,3 % enregistrée en mars. L’IPC a progressé à un taux annuel de 3,5 % en avril, contre 2,6 % en glissement annuel le mois précédent. Les coûts des transports et des communications ont enregistré les plus fortes hausses en avril, tandis que les prix des meubles et des articles ménagers ont baissé. Les prix des logements et des services aux ménages, de l’éducation et des communications ont bondi respectivement de 7,8 %, 7,5 % et 5,8 % au cours des 12 derniers mois. À l’inverse, les prix des meubles et des articles ménagers, ainsi que ceux des vêtements et des chaussures, ont baissé respectivement de 0,5 % et 0,4 % en glissement annuel. L’inflation sous-jacente, qui exclut les prix volatils des denrées alimentaires, de l’énergie, de l’alcool et du tabac, a augmenté à un taux annuel de 3,8 % en avril, après une hausse de 3,4 % en glissement annuel en mars.5 L’ONS a également annoncé que le PIB britannique avait augmenté de 0,7 % au premier trimestre 2025, contre 0,1 % au quatrième trimestre 2024. La production industrielle et les services ont progressé respectivement de 1,1 % et 0,7 % au cours du trimestre, tandis que la production dans le secteur de la construction est restée stable.6
  • Eurostat a fixé le taux d’inflation de la zone euro à 2,2 % pour la période de 12 mois se terminant en avril, inchangé par rapport à la hausse annuelle enregistrée en mars. Les coûts dans le secteur des services ont augmenté à un taux annuel de 4,0 %, nettement supérieur à la hausse de 3,5 % enregistrée en mars. Les prix des denrées alimentaires, de l’alcool et du tabac ont augmenté de 3,0 % en glissement annuel en avril, en légère hausse par rapport au taux annuel de 2,9 % enregistré le mois précédent. En revanche, les prix de l’énergie ont baissé de 3,6 % au cours des 12 derniers mois. L’inflation sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l’énergie et des denrées alimentaires, a augmenté à un taux annuel de 2,7 % en avril, contre 2,6 % en mars.7 Eurostat a également indiqué que le PIB de la zone euro a augmenté de 0,4 % au premier trimestre 2025, ce qui représente une légère amélioration par rapport au taux de croissance de 0,2 % enregistré au quatrième trimestre 2024. Le PIB de la zone euro a augmenté de 1,2 % au cours des 12 derniers mois. Les économies de l’Irlande, de la Lituanie et de l’Espagne ont enregistré les meilleures performances au premier trimestre, avec une croissance respective de 10,9 %, 3,2 % et 2,8 %. En revanche, le PIB de l’Autriche, de la Hongrie et de l’Allemagne a connu des baisses correspondantes de 0,7 %, 0,4 % et 0,2 % au cours du trimestre.8

 

1 Source : Nasdaq. « May 2025 Review and Outlook. » 31 mai 2025. 
2 Source : MarketWatch.. « S&P 500 scores best May since 1990, but stocks end month with fresh tariff worries. »30 mai 2025. 
3 Toutes les données relatives à la performance des marchés boursiers sont basées sur l’indice MSCI Monde tous pays.
4 Selon le département du Trésor américain. Au 30 avril 2025
5 Selon l’ONS. 21 mai 2025.
6 Selon l’ONS. 15 mai 2025.
7 Selon Eurostat. 19 mai 2025.
8 Selon Eurostat. 30 avril 2025. 

Nos perspectives.

Renseignements importants

Société de placements SEI Canada, filiale en propriété exclusive de SEI Investments Company, est le gestionnaire des fonds de placement et le gestionnaire de portefeuille des Fonds SEI au Canada.